vous voulez entrer dans le monde magique de la 3d, et goûter
aux fortes sensations du monde virtuel ? pour mieux apprécier
cette joie, fermez les yeux un instant, et faites appel à
votre imagination.
imaginez que vous touchez de vos mains le visage d'un proche ou
celui de votre enfant. vos mains glissent le long du visage en
épousant ses contours; quand elles s'unissent dans un seul
mouvement c'est pour en extraire l'empreinte; une image se révèle
à vous peu à peu, une image mentale qui n'a pas
besoin d'être vue.
cette perception tactile est rendue possible car tout l'organisme
y participe avec ses récepteurs sensoriels.
toutefois, si cette perception s'effectue avec le toucher sans
l'aide de la vision, les anciens, et il y a encore quelques siècles
seulement, pensaient que les yeux possédaient un sens tactile.
on croyait, en effet, qu'il émanait des yeux un fluide
visuel qui palpait les objets pour ramener à la psyché
les renseignements nécessaires à l'accomplissement
de l'acte visuel.
notre faculté d'observation, notre outil d'approche, notre
instrument d'investigation, notre interface de communication,
c'est d'abord notre système visuel. comme acte quotidien
réfléchi, le regard c'est l'ouverture, l'écoute
et la main tendue à la fois. dans la pratique de la 3d
le regard participe activement et prend, ainsi, sa juste dimension
.
laissez-vous guider. 3d fusion vous emmènera à la
découverte des sources cachées de la perception
; mais, prenez garde, vos sens seront en émoi et votre
regard sera en phase avec l'esprit. s'adonner aux joies de la
3d fusion, c'est enfin l'éloge du regard.
you want to enter the magical world of 3d and savour the
strong sensations of its virtual dimension. to enjoy this experience
even more, close your eyes for a moment and let your imagination
get to work.
try to picture the face of a loved one. in your mind, you reach
out, tracing over the features with your hands, as if you were
making a perfect mould. slowly, a picture begins to appear. but
it is a mental image - one you have never needed to use your eyes
to see.
tactile perception is possible because your whole body takes part,
using its full range of sense receptors. but, while there can
be touch without vision, there was a time - even up to just a
few centuries ago - when it was thought that the eyes themselves
possessed a sense of touch. it was believed that a visual fluid
emanated from the eyes, feeling objects and sending information
back to the mind to complete the act of vision.
more than any other sense, it is our visual system that provides
us with a faculty of observation, a tool to guide us, an instrument
for investigation, an interface for communication.
and every day we use our eyes to express how we feel, conveying,
for example, openness, attentiveness and an outstretched hand,
all at the same time.
in the practice of 3d, sight plays an especially active role and
gives us a chance to use its full potential.
so, relax and let yourself be led. 3d fusion will guide you to
the hidden sources of perception. but beware! your senses may
start to tingle as your eyesight gets in phase with your mind.
but what are the joys of 3d fusion, if not a eulogy to sight?
en 1838 le physicien charles wheatstone (1802-1875), célèbre
pour son pont électrique, mit au point la version définitive
du premier stéréoscope à miroir.
un autre physicien britannique, david brewster (1781-1868) le
perfectionna et rapidement, grâce à la photographie,
la stéréoscopie connut un grand succès, notamment
à l'exposition universelle de londres en 1855. sir david
brewster découvrit un autre phénomène lié
à la stéréoscopie et qui fait fureur aujourd'hui,
l'effet de papier peint dont on parlera avec les stéréogrammes.
ainsi, presque tous les cinquante ans, en 1900 et 1950, la photographie
stéréoscopique connut une grande vogue.
a côté de la photo de portrait et de paysage, il
s'est développé plus particulièrement en
france entre 1850 et 1860 la photographie de nu et la photographie
érotique en relief. louis ducos du hauron (1837-1920),
qui fut à l'origine de la synthèse trichrome en
photographie couleur, mit au point le système anaglyphe,
basé sur l'utilisation de filtres rouge et bleu-vert, qui,
portés en lunettes permettent de visualiser séparément
les images pour les deux yeux...
ce système est remplacé dans les projections par
les filtres polarisants découverts par edwin herbert land,
le fondateur de polaroïd.
le principe de la photographie stéréoscopique est tout ce qu'il y a de plus simple. il suffit de faire deux prises de vues du même sujet avec deux appareils simultanément ou avec un seul appareil que l'on déplacera. dans ce dernier cas, il faut préciser que le sujet photographié ne doit pas bouger entre les prises de vues. la distance séparant les appareils serait équivalente à la distance entre les deux yeux. tout se passe en effet comme si l'on regardait le sujet à travers chacun des deux appareils. cependant, on remarquera que plus on se rapproche du sujet et plus cette distance doit être diminuée. contrairement, plus on s'éloigne et plus cette distance doit augmenter, et cela, dans le but d'une meilleure restitution du relief. une augmentation exagérée de la distance séparant les deux appareils, appelée base stéréoscopique, donnera des effets très saisissants dans la perception du relief, c'est une hyperstéréoscopie.
tous les systèmes qui restituent au regard une sensation
de relief sont basés sur le principe de la vision binoculaire.
ainsi, la photographie, le cinéma, les réseaux lenticulaires,
l'effet de papier peint et les stéréogrammes à
points aléatoires, nécessitent une paire d'images
en 2d séparées ou combinées afin de produire
des images en 3d.
ces images virtuelles sont le résultat de la fusion dans
le cerveau des images destinées à l'oeil droit et
à l'oeil gauche.
il en est tout autrement en ce qui concerne l'holographie.
l'image holographique est une copie en énergie lumineuse
de l'objet. c'est une véritable image en 3d dont l'énergie
est quantifiable.
il n'y a donc pas d'images gauche et droite comme pour les autres
systèmes. l'image holographique peut être explorée
par un seul oeil tournant autour d'elle, comme face à l'objet
lui-même.
l'holographie, dont le principe a été découvert
en 1948 par dennis gabor, connut un grand développement
dans les années 1960 et 1970 après la mise au point
des lasers. beaucoup d'artistes se sont essayés à
l'art holographique, salvador dali fut de loin l'artiste le plus
attiré par la 3d. il avait fait réaliser plusieurs
hologrammes aux usa à la fin des années 60. une
de ses oeuvres les plus marquantes s'appelle «holos holos
velasquez gabor». c'est un hologramme réalisé
par le français jean-louis tribillion à la demande
du maître. salvador dali a peint également plusieurs
tableaux stéréoscopiques.
cependant, depuis le milieu des années 80, on assiste à
un détournement de la technique holographique par l'industrie
sécuritaire, pour la protection des cartes bancaires et
autres laissez-passer. ainsi, plus de 90% de la production holographique
actuelle est faite en hologrammes embossés, imprimés
à partir d'une matrice. ce sont les fameuses petites images
en relief qui ornent les cartes de crédit. les grands producteurs
d'hologrammes aujourd'hui sont en fait des imprimeurs.
en 1960 au laboratoire bell aux usa, bela julesz réalisa
sur ordinateur le premier couple de stéréogrammes
à points aléatoires observables directement à
l'oeil nu, au stéréoscope ou combinés en
anaglyphes.
plus tard, en 1979, christopher tyler qui avait travaillé
avec julesz mit au point à l'aide d'un ordinateur apple
ii l'autostéréogramme à points aléatoires,
ou stéréogramme cyclope, composé d'une seule
image visible directement à l'oeil nu.
en 1970, bien avant tyler, un artiste japonais, masayuki ito,
avait réalisé un autostéréogramme
visible à 45° et à 90°.
dans l'ex urss, boris kompaneysky avait déjà anticipé
sur les travaux de julesz en réalisant un stéréogramme
camouflé en 1939.
outre l'aspect scientifique indéniable, on assiste depuis
peu à un retour en force de la 3d, non plus comme un simple
amusement, mais comme un vaste champ de création et d'investigation
pour l'art et la communication.
l'effet de papier peint est tout simplement la répétition
de motifs semblables que l'on trouve sur les papiers peints en
général. ce phénomène a été
décrit par brewster au siècle dernier. c'est un
trompe l'oeil pour le cerveau. en vision parallèle ou croisée
on obtient très facilement la fusion des images des motifs
répétitifs. suivant le cas, au moment de la fusion
vous aurez la sensation que le mur s'éloigne (vision parallèle)
ou se rapproche (vision croisée). c'est là, d'ailleurs,
une indication sur la peur qu'éprouvent les enfants, notamment
quand ils sont malades et pensent voir bouger les murs. en vérité,
en laissant vaguer son regard sur le papier peint, surtout aidé
par un relâchement du muscle oculaire, l'enfant réalise
inconsciemment la fusion stéréoscopique, mais ignorant
le phénomène, il croit à un effondrement
de la maison.
s'il est vrai que la possibilité de voir les stéréogrammes
n'est qu'une question de gymnastique oculaire, il n'en reste pas
moins que les apprécier - «rentrer dans l'image»
comme on dit - reste une question d'état d'esprit. il faut
être un peu volontaire, chercher des chemins d'exploration
inconnus jusque-là, avoir le goût de la nouveauté
et rechercher du plaisir pour l'esprit.
Extraits du livre 3DFusion